Je retourne souvent sur les lieux que j’affectionne. Les bords de Loire, hors des villes en font partie. Aujourd’hui, en amont, rive Sud, la Divate, à hauteur du Bout-des-ponts. À ce niveau les marées de l’Océan se font encore bien sentir. Voir la Loire remonter m’étonne à chaque fois et j’aime noter ses flux et reflux lorsque je passe à proximité. Autrefois les marées se faisaient sentir jusqu’à Ancenis (40 km en amont de Nantes, 80-100 km de l’Océan), et peut-être même encore sensiblement aujourd’hui, lors des grandes marées. Pour avoir longtemps habité Ancenis je ne l’ai jamais constaté de visu.

Lorsque les marées sont descendantes, elles laissent des traces. Sur les rives ligériennes point de goémon mais des branchages, herbes sèches et autres feuillages boueux.

Levée de la Divatte sur la Loire à hauteur du Bout-des-ponts, Saint-Julien-de-Concelles

Cette nuit, à la prochaine marée, les frontières seront redéfinies. Les branchages seront emportés en aval, vers l’Océan. Parmi ces rejets, la plupart sont naturels, d’autres ne le sont pas du tout : plastiques divers, aérosols, bouteilles, cannettes, morceaux de polystyrène, brins de cordages synthétiques… Ceux-là représentent la partie apparente, car j’imagine que le lit de la Loire est parsemé à son tour de métal, verre et autres matériaux lourd que personne ne verra jamais, sauf peut-être à l’été, lorsque la Loire abaisse son niveau.

Et cela me révolte de plus en plus. Et en ce dimanche ensoleillé, combien de familles se sont-elles promenées au même endroit que moi ? combien sont-elles passées sur le même chemin, parsemé de ces déchets. Sommes-nous anesthésiés ? aveugles ou enfermées dans la carte postale des lieux de nos promenades ? Ou est-ce que notre environnement est sali de façon « tolérable » ?

Quoi qu’il en soit, sur les bords du fleuve aucun service de nettoyage ne passera. Personne ne fera le boulot, si ce ne sont les bénévoles qui se sentent impliqués, pêcheurs, chasseurs, clubs nautiques telle la Surf Rider Fondation ou autre Initiatives océanes.

Je ne supporte pas cela. J’ai photographié ces déchets avant de les soustraire aux rives du fleuve. Ce soir ceux-là au moins n’iront pas vers l’Océan.

déchets charriés par la Loire à hauteur du Bout-des-ponts, Saint-Julien-de-Concelles

Ces deux photos ont été faites à la verticale l’une de l’autre.


Griffoné

Ce document est rédigé avec Amaya.

Amaya lit apparemment les documents en (x)html5, en revanche il ne semble pas comprendre ce format à l’enregistrement (il plante) et les transforme en xhtml 1 transitional à l’édition.

S’habiller made in France : une chemise citoyenne, un blue-jean fait de coton biologique, des chaussettes archissèches et des chaussures bien sûr.

Voir aussi le site la fabrique hexagonale.


(billet initialement publié à l’adresse http://emmanuel.clement.free.fr/2011/01/09/fleuve-plastique.xhtml)