Un carnet en 2011
Les ballades sont déjà loin. Il ne me reste plus que quelques
photos, quelques videos faites à main levée à vélo, et ces
"traces" notées par un petit enregistreur GPS, au format gpx
.
Pourquoi est-ce que j'utilise ce petit engin ? J'ai le sentiment qu'au même titre que la photographie, il me permet de fixer une émotion dans le temps. Bien sûr il ne la fixe pas, il me restitue même quelque chose de très différent, mais ce qu'il redonne me sert alors de support de mémoire personnelle, un ancrage, un indice.
Comme ces photos de famille plus ou moins loupées ou ces bouts de papier griffonnés de façon abstraite, ou ces tickets de caisse, ces sacs, toutes ces choses physiques que l'on peut rapporter d'un voyage, d'une promenade, un simple bouquet. Ces éléments sont des points de repère pour la mémoire. Ils ne sont pas tant intéressants en eux-même pour leur qualité esthétique, que pour ce qu'il déclenchent dans la mémoire personnelle, ce qu'ils réactivent, réactualisent. Ils sont en quelque sorte des petites madeleines, ou des (indices ?)
Ici le tracé est modifié, souvenir d'une pause sur un banc, boire dans nos gourdes, enlever le haut car il fait chaud déjà, poser le regard sur le paysage. Ici le gps s'affole, défaut connu de l'appareil lorsqu'il reste longtemps sur la même position : nous avons fait une halte plus importante pour boire un verre en terrasse.
Et puis le logger me raconte ce que je n'aurais pas pensé vraiment : combien de kilomètres effectués ? combien de temps ? quelle vitesse moyenne, la plus lente, la plus rapide. Une nouvelle lecture de la ballade. Une seconde ballade, le nez sur l'écran cette fois-ci.
Autant d'indices d'une mémoire personnelle que je peux ensuite raconter.