Une bonne pratique (OpQuast no 78) invite à avertir l’internaute quant au poids et au format des fichiers joints à télécharger. Je me demande dans quelle mesure, aujourd’hui, il ne faudrait pas signaler le poids qui se cache derrière chaque hyperlien, tant les « pages H.T.M.L. » s’alourdissent (de polices de caractères, d’images dignes d’écran cinéma, de vidéos, de bibliothèques JavaScript). La taille d’un fichier joint est-elle encore vraiment pertinente alors que les pages qui les lient sont elles-mêmes plus volumineuses ?


Hasard. Je tombe sur le journal de Jules Renard (dont une partie est disponible en epub sur le site Atramenta). Des dates, irrégulières, des mots, parfois longs, parfois plus court qu’un tweet d’aujourd’hui. Des phrases pochades, déclic sur un marché, sans rapport l’une l’autre souvent. Une leçon pour mes propres écrits ici même. Malgré la distance et les outils, il n’y a que très peu de différence dans la pratique. Mais une autre époque quand même : ces écrits étaient libres car il restaient très certainement dans la sphère privée de l’auteur et n’étaient pas publiés comme on le fait aujourd’hui sur le web. Et d’ailleurs, que faisait Jules Renard de toutes ces notes ? Matière première pour écrits à venir ? Gammes quotidienne ? Nécessité personnelle ou besoin de retenir le temps et les images ? Un peu de tout à la fois je présume.


Parcourir mes archives photographiques sur les six à sept années passées. Étonnement de voir autant de bonnes images émerger, des séries se mettre en place. Il y aurait un gros travail éditorial à faire pour en accoucher une (probablement petite) forme intéressante, mais ça me fait envie. De petits tirages, ou une série reliée. La forme écran ne me parle pas pour le moment. Et je ne parle là que des images numériques. J’ai sans doute autant d’argentique en dormance. En ferai-je un jour quelque-chose ? Lee Friedlander (un de mes photographes préférés), pouvait rester plusieurs mois ou années sans même développer une bobine exposée. Je fais de même mais sans doute davantage par flemme. Quoiqu’il en soit, la maturation, le travail du temps en photographie, est très important.