Les prix mentent aux consommateurs. L’agriculture industrielle ne répercute pas dans ses prix les coûts considérables qu’elle impose à la collectivité en termes de dépeuplement des campagnes, de dégradation des sols, d’émissions de gaz à effet de serre, de pollution des eaux, de dépenses de santé… S’il était obligatoire de facturer ces coûts, l’alimentation serait plus chère. Et l’agriculture industrielle ne serait plus du tout aussi compétitive.

[…] Or, que veulent les gouvernements ? Maintenir la paix sociale en s’assurant que les ménages vont dépenser le moins possible pour l’alimentation. Dans les pays de l’Union européenne, les ménages y consacrent en moyenne 12 à 13 % de leur budget. Si demain on devait leur faire payer le véritable prix de l’alimentation, il faudrait monter peut-être à 25 ou 30 %. Ce qui est politiquement intenable.

Demain, le livre, Cyril DION, éditions Actes Sud.

Le bio n’est finalement pas si cher que ce que l’on croit.