Baie des trépassés et pointe du Raz en arrière-plan

Dernier paysage. Les vacances d’été se sont achevées hier, baie des Trépassés, entre la pointe du Raz et le cap Sizun. Je n’ai pas eu le courage de prendre un dernier bain. Non que l’eau froide me dérange (la Manche était bien plus froide que cela quelques jours plus tôt), ni que le drapeau jaune me dissuade (la zone de baignade était surveillée et beaucoup de jeunes étaient à l’eau avec leur body-board) mais le ciel devenait tourmenté et le crachin commençait à se mêler aux embruns. Et puis l’esprit était au retour. Tant pis. J’y retournerai assurément car se baigner dans ce fracas de vagues doit être tonifiant. Ce lieu ressemble beaucoup à la plage de Donnant de Belle-Île-en-mer. Je préfère d’ailleurs cette dernière, plus éloignée du monde encore et plus belle.

Avertissement au lecteur de passage qui voudrait se rendre à la pointe du Raz : n’y allez pas en voiture. Il s’y trouve le genre d’attrape-touriste1 des plus détestables : la voie unique qui mène à la pointe se termine par un parking obligatoire — non signalé en amont, bien évidemment — dont le tarif est de 6,5 euros. Le premier quart d’heure est gratuit, ce qui est assez hypocrite car une fois votre véhicule garé, c’est bien le temps qu’il faut pour se rendre à pied à la pointe et en revenir sans rien avoir vu ! Seul avantage à cette gratuité : entrer dans le parking et en ressortir immédiatement. Filer ensuite à la pointe voisine du cap Sizun, moins courue, en passant par la baie des Trépassés, justement. Il me semble que le paysage y est aussi grandiose. Le parking y est plus petit, gratuit, et l’on a de ce cap un point de vue sur la pointe du Raz au sud, l’île de Sein en mer et la presqu’île de Crozon au nord. L’horizon était voilé hier. Nous ne voyions ces terres qu’avec difficulté.


  1. Le même genre d’attrape-touriste existe, en plus sophistiqué et implacable, au Mont-Saint-Michel. Fuyez ce genre d’endroits, je vous en conjure ! Ils ne valent le déplacement qu’hors saison, ou en plein hiver. Au Mont-$aint-Mich€£, ce temple de marchands, c’est encore pire : même les vélos n’ont plus le droit de se rendre au pied du Mont.