C'est une petite pièce d'à peine plus de 4 cm de long que l'on ne remarque plus. Elle est composée de plastique, de métal et de nombreux brevets. Lorsque je la regarde j'essaie d'imaginer son processus de fabrication. De grandes usines automatisées tournant vingt quatre heures sur vingt quatre certainement. Du métal découpé, des formes en plastique moulées à une cadence rapide. Des chutes, des empilements de rebus ou d'unités défectueuses probablement. En bout de chaine l'assemblage puis le conditionnement : des emballages plastiques et de beaux cartons imprimés, vernis. Des lots de pièces conditionnés à nouveau emballés dans de plus grands cartons, et encore du plastique ; un vrai jeu de poupées russes. Enfin des palettes en bois, des camions envoyés aux quatres coins du globe pour approvisionner les lieux de vente. Chaque jour la pièce est acheté, utilisée, jetée (car c'est une pièce jetable), à des millions (milliards ?) d'exemplaires dans le monde. Je ne pense pas qu'elle soit recyclée à quelque moment que ce soit : trop petite et non triée dans nos déchets, elle et son plastique d'emballage doivent finir incinérés comme le tout venant, ou terminer parfois dans la nature.

Cette petite pièce j'ai aujourd'hui décidé de m'en passer, car je peux m'en passer. Trop de plastique, trop de métal, trop de carton, trop de transport, trop de déchets,… j'arrête. Je termine mon dernier paquet pour investir dans un outil unique, élégant, racé, produit d'un savoir-faire traditionnel, en matière naturelle, économique dans le temps et fait pour durer. Je me suis même laissé dire que c'était l’'instrument le plus simple et le plus abouti de tous les temps. Certes, cela représente un certain risque corporel, mais après tout je suis un homme ou non* ?

* mouais, enfin quand même, ça fiche les pétoches ! ;-)