Me croirez-vous : j'ai lu le billet de Thierry Crouzet "le blog une pratique dépassée", sur ma liseuse, au format epub, au fond du lit, à peine éclairé par une petite lampe d'appoint pour ne pas réveiller ma compagne, déjà endormie à mes côtés. En cours de journée, au soir, je compile quelques lectures au format epub. Je les lis ensuite au lit, dans le tramway, en déjeunant. La lecture en est différente, car je ne lis pas de la même façon devant l'écran de mon ordinateur branché au réseau, que sur ma liseuse, hors du flux, obligeant au silence intérieur (du moins pour moi).

Je ne comprends pas les réactions opposant blogs et epub qui suivent l'article, chez Éric et David, et d'ailleurs dans le billet de Thierry je n'ai pas perçu cette idée. J'y ai perçu l'epub comme les DeadDrops, ces petites clés USB disséminées dans la nature (comme les bouteilles à la mer justement), loin du réseau, proches d'un autre vivant.

Et soudain j'y ai vu un grand manque de nos liseuses : comment se fait-il qu'elles ne puissent communiquer entre elles ?! Pourquoi ne pourrais-je pas approcher ma liseuse de celle d'un ami pour partager un livre ? de façon horizontale. La limitation actuelle est certainement "droits d'auteur, licence, DRM".

Le titre de l'article de Thierry est tapageur, c'est un peu dommage. J'aime sa conclusion. Les interactions n'ont pas toujours besoin de laisser une trace. Les liseuses ne sont pas partageuses (tiens, ça ferait un bon titre ça !).