Et je n'y suis pour rien, c'est un (beau) cadeau que l'on a récemment fait à ma douce. Si ça n'avait tenu qu'à nous, nous serions encore très loin d'en avoir une, pour diverses raisons :

  • l'effet de mode et l'effet mouton ;
  • l'impact environnemental qu'un tel joujou représente alors que nous disposons déjà de matériel informatique nécessaire ;
  • l'absence de besoin (a t-on vraiment "besoin" de ce genre de matériel pour exister, sérieusement ?) ;
  • le type de terminal, de "consultation" (passive ?), amputé d'un véritable clavier permettant l'écriture pleine et entière et de ne pas se sentir simple spectateur sur la toile ;
  • notre mode de vie.

Mais voilà, cette dalle de plastique se balade désormais dans la maison, entre cuisine et salon (hors de question qu'elle pénètre une chambre à coucher, lieu sacré s'il en est pour nous ou toute connexion au flux numérique permanent est prohibée).

Malheureusement, ce genre de matériel fonctionnant au wifi, j'ai réactivé (avec cas de conscience) les ondes de ma Freebox. ça ne me plait pas. Je suis submergé à longueur de journée par les torrents wifi de mon entreprise et des multiples sources jaillissantes du centre ville, ainsi ce celles, moins nombreuses, de mes voisins, mais chez moi j'aimais l'idée de n'en émettre ni n'en subir aucune. Je sais, je peux toujours faire machine arrière.

Il s'agit donc d'une tablette Archos 101 IT 8 gigas, tournant sous Android 2.2.1. Je ne bouderais pas mon plaisir toutefois : si je peux me passer d'un tel outil, je le trouve très pratique pour tout ce qui relève de la consultation d'information et lecture plutôt courte (recette, journal, rss, météo, cartographie, transports, etc.). Pour les lectures longues comme les livres, ma liseuse Kobo à encre numérique est beaucoup plus indiquée que la tablette qui abime les yeux assez rapidement.

Cette tablette n'est ni très récente ni à la pointe de la performance, et j'aime tout particulièrement cela : il s'agit de la tablette de monsieur tout le monde. D'un point de vue professionnel, je dispose d'une porte d'accès sur la toile un peu plus étroite et légèrement moins moderne que ce que la plupart des geek possèdent. Tant mieux ! C'en est même salutaire !

Un exemple : j'ai eu tôt fait d'installer Firefox en constatant certaines limitations du navigateur natif de la tablette… et je n'ai pas tardé à l'en désinstaller en le voyant planter à répétition. Installer Firefox me semble déjà être un réflexe d'utilisateur avancé. La plupart des gens, me semble t-il, ne le feront pas et verront le web tel que nous, concepteurs, le réalisons (c'est-à-dire encore assez balbutiant pour passer parfaitement sur ces nouveaux outils). Je voulais installer Firefox pour combler certaines lacunes de conception de site. Je suis maintenant forcé de voir le web tel qu'il est au travers d'un navigateur plus simple ; ma pratique pro en profitera (belle consonance n'est-ce pas ?). D'autre part, le poids de Firefox est encore trop important pour le peu de mémoire disponible sur cette Archos. J'aime Firefox, mais pour une fois, j'ai un certain plaisir à ne pas l'utiliser.

À cette étape de la logorrhée, il convient de changer de sujet : les fils RSS.

J'ai importé mes fils RSS sur l'application RssDemon. Quelques rares fils ne fonctionnent pas, dont celui de Karl, ce qui me surprend beaucoup.

Une tablette étant par nature orientable, j'ai constaté avec plaisir que les photos au format portrait – que j'aime particulièrement – sont tout à fait adaptées à ce type de support. Au fil du temps je finissais par me censurer sur les verticales (en numérique mais pas en argentique), voilà qui rouvre l'horizon.

Toutefois, la qualité d'écran brillant de la tablette n'égale pas celle, mat, de mon netbook sur lequel les images sont bien mieux rendues.

RSS encore : la consultation de mes sites préférés est diablement plus rapide que sur ordinateur de bureau. J'ai l'impression de tourner les pages d'un livre. Non, je les tourne vraiment. Vous êtes sans doute pour la plupart tous équipés de smartphones et cela ne vous surprendra plus, moi si, ça m'épate… et je n'ai toujours pas de mobile :-) Les flux sont vraiment des "objets" adaptés à la consultation "physique", au doigts et à l’œil plus qu'à la souris.

Mon expérience "tablette" est donc en court. Bientôt je n'aurai plus la fraîcheur du débutant et toute nouvelle façon de faire se diluera dans le gris des habitudes. Pour le moment je note encore chaque petits détails, chaque petites trouvailles dont je parlerai peut-être à l'avenir selon l'intérêt.

Quoiqu'il en soit, ce qui frustre le plus sur ce genre d'outil est de ne pas pouvoir interagir facilement en écriture. Je me sens bridé à la consultation. Saisir une url ou une adresse sur clavier virtuel passe encore (quoi qu’encore lent et laborieux), mais rédiger un long billet comme celui que vous lisez n'est pas envisageable : retour au clavier physique obligatoire.