Avant de transférer un livre numérique sur ma liseuse, la plupart du temps je le modifie pour l’adapter à mes préférences, et aux limitations logicielles.

Tatouage

J’ouvre le fichier avec Sigil. Si le fichier est tatoué à l’achat, je supprime le tatouage. Généralement celui-ci consiste en un commentaire ajouté dans les fichiers H.T.M.L. et X.M.L. composant l’epub. Le tatouage peut aussi être incorporé à l’image de couverture, plus compliqué à enlever. Soit j’arrive à l’effacer en retouchant le fichier, soit je retrouve l’image de couverture sur la toile (souvent de meilleure qualité que ce que le livre numérique contient !).

Habillage

Je modifie ensuite l’habillage graphique dans les C.S.S. : suppression des marges du document, suppression de la taille de police globale et de l’interlignage, suppression de la justification du texte. Selon la police utilisée, je vais même jusqu’à supprimer celle-ci, soit que j’en dispose déjà (la Times New Roman par exemple est très répandue), soit que je ne l’apprécie pas et que je préfère utiliser l’une des miennes. Enfin, je réajuste si nécessaire les tailles de caractères qui descendent vraiment trop bas (les notes en particulier).

Lorsque les livres utilisent la couleur sur du texte, je la supprime, soit totalement, soit je la passe dans un niveau de gris que je juge suffisamment lisible. La liseuse ne dispose en effet que d’un écran noir et blanc.

Typographie

Sur le texte, je pousse mes modifications jusqu’à changer les espaces insécables par des fines insécables là où il est typographiquement correct de le faire (autour des guillemets, deux-points, points d’exclamation, etc.). Mis à part les livres amoureusement travaillés par Éfélé, je n’ai pas encore croisé d’éditeur prendre soin de ce genre de détail. Lorsque je repère que cela n’a pas été fait, je corrige les A majuscules sur lesquels l’accent a été oublié (le motif est facile à trouver dans un document), voire certains E également. Lorsque l’on a l’œil attentif à ce genre de détails, c’est un agacement que d’être sorti de la lecture à chaque faute croisée.

Des livres neutres

Pourquoi ces manipulations ? Principalement parce que ma liseuse (que j’ai volontairement cessé de mettre à jour depuis la version 1.9.17), ne peut pas outrepasser certains réglages lorsqu’ils sont définis dans les livres eux-mêmes. Ensuite par ce que je préfère que mes réglages, éprouvés par ma pratique de lecteur, prennent le pas sur tout réglage défini dans le livre et que, d’un livre à l’autre, ils me permettent de garder une homogénéité (tel livre défini une taille trop petite, tel autre des marges trop grandes ; on ne s’y retrouve jamais et les réglages globaux de la liseuse sont à reprendre à chaque nouvel ouvrage).

Je sais que les logiciels actuels permettent de régler chaque livre différemment, mais cela impose de le faire à chaque ouvrage. En procédant à ma façon (avoir un livre numérique suffisamment neutre dans ses réglages), j’obtiens une régularité plus grande. À mon sens, les éditeurs de livres numériques devraient intervenir au minimum sur l’habillage graphique de leurs ouvrages, et laisser au maximum la main aux lecteurs disposants de nombreux réglages sur leur liseuse. En contrepartie, les liseuses pourraient proposer davantage de polices de caractères et pourquoi pas, une collection d’habillages ; celui-ci davantage orienté document, celui-là roman, celui-ci moderne et celui-là ancien, etc.

Je termine ces modifications en validant que tout est correct techniquement dans le livre (avec le validateur Flightcrew compris dans Sigil). Très souvent ce n’est pas le cas :

The element's "media-type" attribute has value "application/vnd.ms-opentype", but the file's media type is "application/x-font-ttf".

Il faut alors modifier quelques lignes dans le fichier content.opf, ou supprimer des images non appelées dans le livre. Il m’arrive aussi de reconstruire automatiquement la table des matières, soit trop peu utilisable, soit que je souhaite disposer d’une granularité plus grande que celle proposée par défaut.