Voilà. Demain cela fera un mois que j'aurais cessé d'utiliser Twitter, et que j'aurais significativement abaissé le temps passé devant un téléviseur (quelques films et de rares émissions). La belle affaire n'est-ce pas ? Je connais nombre de personnes n'ayant jamais utilisé cet outil et passant leur temps libre ailleurs que devant l'écran (1). De part et d'autre du globe on entend parler de personnes qui se coupent de tout réseaux sociaux, de cette connexion permanente. Je crois que c'est ce que je suis en train de faire, de plus en plus. J'ai cessé de poser mes pensées en premier lieu sur un écran, me suis offert une belle plume que j'utilise en ce moment, à l'ombre d'un parasol, pour retrouver le dessin, le plaisir de l'encre et de la plume fine grattant le papier (et ne pas perdre le geste, ce que le clavier, beaucoup plus grossier fini par obtenir). Tout à l'heure je recopierai ce texte pour vous le partager.

Est-ce que Twitter me manque ? Absolument pas ! Vais-je y revenir ? Je ne l'envisage actuellement pas. Ai-je l'impression d'être en retard ? D'avoir loupé dix épisodes ? Oui ! Les épisodes que je suis en train de vivre actuellement, sans. Je retrouve de l'espace, du calme, de la lenteur, un peu d'ennui aussi, mais j'ai toujours aimé l'ennui. Tout cela n'est qu'un début, il me faut encore couper des branches, éclaircir le paysage, cesser d'agiter l'eau, attendre que le trouble se dissipe encore et que la clarté fasse jour.

Comment fais-je depuis un mois pour me tenir informé ? Tout d'abord je ne suis plus informé sur l'instant, ce qui n'est pas un mal du tout ! (moins de pensées s'entrechoquant inutilement ainsi, moins de sollicitations inutiles). Ensuite, je ne pense pas qu'être (sur)informé de tout aide à vivre mieux, surtout quand cette information traite de questions (graves, tristes, inquiétantes, anxiogènes) à l'autre bout du monde – non que ces questions soient mineures, vous m'aurez compris. Enfin, la majorité des informations que les médias transmettent sont clairement stressantes, négatives, inquiétantes, dramatiques, anxiogènes… Ai-je oublié un adjectif ? Si oui, ajoutez-le ! Au final, je m'informe tout bonnement beaucoup moins (et sur mon métier aussi, sans avoir la moindre sensation d'y perdre ni de passer à côté de quoique ce soit. Nos métiers aussi sont saturés de must read quotidiens).

Actuellement, j'observe une certaines activité sur le web via RSS, entre 50 et 100 fils RSS (2), ce qui m'apparait encore beaucoup trop ! Heureusement ces fils ne sont pas mis à jour quotidiennement pour la plupart. J'oriente mes lectures vers un format magazine ou un format long. Je lis plus de livres aussi – papier ou numérique, mais peut-être de plus en plus de papier (emprunté en bibliothèque). Au vu de la quantité de textes numériques (tous formats confondus) que je n'ai pas encore le temps de lire, je pense que le robinet est encore trop ouvert et qu'il me faut encore le fermer.
Plutôt que d'amasser, collectionner des url à lire plus tard, je pars du principe que ce que je lis doit me nourrir, m'enrichir, me grandir, sinon cela ne servira à rien, si ce n'est me faire perdre un temps précieux et de l'espace mental.

Le chemin continue.

(1) quand je parle d'écran de télé, je range dans la même catégorie tout film ou vidéo en ligne. L'objet télé n'est qu'un support.

(2) 69 après comptage. Certains sont même quasi morts.