Quelques échanges aujourd'hui sur Twitter au sujet de l'histoire de l'image et de la photographie à l'ère du numérique.

J'ai l'impression que de nombreux photographes amateurs, semi-professionnels ou professionnels méconnaissent ou ignorent l'histoire de la photographie et des arts visuels qui sont à l'origine de le propre pratique.

Ce qui me fait dire cela est que je vois souvent dans leurs photographies des échos ou des répétitions inconscientes des faiseurs d'images du passé. Ma critique est sans doute facile, et je tombe moi aussi dans le même travers ; on ne sort pas du chemin déjà tracé par nos prédécesseurs si facilement. Toutefois ai-je conscience des influences qui s'imposent souvent à moi ou des affinités que j'ai avec tel ou tel photographe ou courant au moment où je déclenche (ce qui me freine alors : inutile, déjà vu), ou lors de la lecture ultérieure de mes images.

Souvent on ne fait que reconnaitre "une photographie" ou reproduire l'image (devenue icône) d'un autre, on observe assez peu la réalité qui nous fait face. La photographie est alors une projection de notre univers intérieur, une reconnaissance de l'image inscrite dans notre inconscient collectif, notre musée commun. Mais je digresse sans doute, par plaisir, par envie d'écrire aujourd'hui.

Au-delà, si l'on s'engage sur une voie déjà empruntée, il me semble alors important de savoir ce que d'autres ont tracé, au moins pour mesurer le chemin parcouru et décider de le poursuivre, s'en écarter ou le refaire en partie, même modestement. Je ne prends pas en compte ici la pratique de la photo de famille ou la photo-souvenir de vacances faite par tout un chacun, c'est une autre pratique, bien que j'adore certains photographes ayant construit leur photographie en s'appuyant sur cette pratique (Emett Gowin par exemple), ou ceux incluant leurs proches ici et là dans leurs images (ils sont nombreux pour le coup).

Oh et puis Paint as you want and die happy disait Henry Miller.